Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

JO 2024 : clap de début… et de fin pour le breaking à Paris

Le breaking sera l’une des étoiles filantes des Jeux olympiques (JO) de Paris. Par le moment de grâce qu’il promet dans l’arène de la Concorde, où des jeunes femmes et des jeunes hommes vont danser, vendredi 9 et samedi 10 août, au nom de l’olympisme et de la culture hip-hop. Par l’ambiance festive, au rythme de breaks mixés par un DJ, que cette discipline va porter auprès des milliers de spectateurs installés dans les gradins d’un parc urbain saisi par la fièvre des Jeux depuis deux semaines. Mais aussi parce que le breaking va connaître, dans la capitale française, ses premiers et ses derniers instants olympiques, une naissance et une disparition dans le même mouvement, l’ascension et la chute, le clap de début et celui de fin pour un sport qui ne figurera plus aux JO de Los Angeles, en 2028.
Il faut rembobiner la VHS sur laquelle les premières vidéos de breakdance s’étaient partagées, au siècle précédent. Les origines du breaking remontent au Bronx des années 1970 lorsque, à New York, s’invente le hip-hop. Un DJ passé à la postérité, Kool Herc, fait danser en jouant seulement avec les basses et les percussions, et en les répétant encore et encore, parce qu’il voit le plaisir des garçons et des filles devant lui. Des « breaks » qui donnent leurs noms aux breakdancers, appelés « B-boys » pour les hommes et « B-girls » pour les femmes.
C’est le début d’une histoire marquée par les métissages, les emprunts en tout genre, l’absence de règles comme règle principale. « La breakdance naît dans la rue et s’inspire des cultures du monde et des cultures populaires, raconte le danseur François Gautret, conservateur de plusieurs expositions sur le hip-hop à Paris. Dans les mouvements qui s’inventent avec le temps, on va retrouver des mélanges de danses latinas, des arts martiaux, des danses tribales, des danses indiennes, de la gestuelle de salsa, des gestuelles de clubs de boxe, avec des petits rebonds. »
L’artiste fait une pause dans la préparation d’un spectacle au premier étage du Théâtre du Châtelet. Ses mains dansent quand il parle. « Il y avait peu d’argent, il fallait effleurer le sol le moins possible pour ne pas abîmer les chaussures, ça coûtait cher, d’où le choix de beaucoup de danser sur les mains. La gestuelle s’est transformée, est devenue de plus en plus aérienne. Aujourd’hui, ce sont des hommes et des femmes volants », s’exclame-t-il. Le cinéma va très vite populariser cette danse qui bouscule les codes. Des films comme Wild Style ou Beat Street font découvrir les composantes du hip-hop. Au pied des immeubles, où l’on commence à se regrouper en cercle autour de ceux qui dansent et se lancent des défis. Et aussi à la télévision.
Il vous reste 71.14% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish